Plaidoyer pour les Métis affranchis

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Nous étiâmes déjà d’icitte, mais nous étiâmes aussi de nouvel arrivage. Nous faisions parti des colons, mais nous avions une partie indigène. Nous voulions appartenir à nous mêmes. Quelque part le long du chemin, nous sommes devenus assimilés.

Les actes parlementaires entre la mi-19ème et le 20ème siècle, débutant par la Loi sur la Civilisation graduelle de 1857, les gens ont décidé pour nous qui était et qui n’était plus considéré *indien*.

Les grands-parents sont décédés, les parentés ont perdu le contact avec l’un l’autre, la vallée entre les familles métisses et des Premières nations s’élargit à chaque génération supplémentaire qui nous sépare de nos ancêtres. Le temps a passé, des efforts ont été faits pour cacher l’histoire orale nous reliant. La vie déroba nos racines.

Ils ont essayé d’oublier que nous étions autochtones.

Ceux d’entre nous qui avaient entendu parler de l’histoire orale avaient peu de moyens pour les aider à relier les points. Nous étions occupés à aller à l’école colonialiste, obtenir des emplois colonialistes, élever nos enfants dans le colonialisme. Le colonialisme prit tout notre temps.

Nous sommes *presque* devenus le succès de la doctrine de John A. MacDonald qui voulait «tuer l’Indien, sauver l’homme».

Presque.

Ceux d’entre nous, pour qui les souvenirs de l’histoire orale ont été tissés dans nos rituels, nous nous sommes souvenus. Nous avons connu les rituels de placer le tabac que nous avions cultivé dans nos jardins, lorsque nous récoltions la ligne de trappe. Nous avons remercié le Créateur à chaque fois nous avions récolté de la chasse, du potager, des rivières. Nous ne passions jamais devant un feu en plein air sans nous purifier de sa fumée

Nous nous sommes souvenus.

Ceux d’entre nous, qui avions célébré en famille dans nos communautés et liée par les habitudes de nos kokoms indiennes éloignées, séparées par des générations, nous nous sommes souvenus. Les refrains des chansons à répondre, les pas de gigue, l’odeur de la nourriture traditionelle et certains temps de l’année sont les déclencheurs d’inondations de souvenirs, chacun de nous se complétants les uns et les autres quand nous nous revoyons.

Pourquoi nos grands-parents n’ont pas affirmé notre indigénéité? LA CRAINTE.

La crainte qu’ils ont vécue et qu’ils nous ont communiquée.. Ils avaient directement subis les effets des évènements.

J’ai toujours su que la famille de mes grands-parents se sont dispersés à la fin du 19ème siècle. Certains sont allés plus au nord (Abitibi) certains sont descendus vers le sud (les factories du Massachusetts). Certains sont revenus, certains n’ont jamais remis pieds sur Lanaudière. Ce qui a été presque jamais été discuté fût la raison de l’exode.

En parlant avec des membres de la famille – qui – comme moi, étaient assez jeunes pour avoir pu témoigner directement des réponses évasives de nos grands-parents, nous avions compris qu’il y avait une peur derrière ce qu’ils ont choisi partager et ce qu’ils ont choisi d’essayer oublier.

Mes grands-parents ont été témoins des événements de la rivière Rouge (1869 au 1870) et de Batoche (1885). Les personnes touchées étaient leurs parents directs: leurs cousins au premier ou deuxième degré, leurs tantes et leurs oncles, les tantes et oncles de leurs parents. Ils n’étaient pas isolés des effets de la Rébellion de la rivière Rouge. Leurs propres parents avaient vécu leur propre rébellion 50 ans auparavant (de 1837 à 1838). Du début à la fin, 48 années de rébellions, Avec beaucoup de lois écrites entre les deux: la Loi sur la Civilisation graduelle (1857), la Loi sur les Indiens (1867) et tous ses amendements, la Loi de l’émancipation graduelle (1869).

Les Scrip du Nord-Ouest visant à éteindre le titre autochtone des habitants de l’ouest. (1870 à 1920). Les traités numérotés. (1871-1921).

Des lois servant à nous *civiliser* et des lois servant à nous emprisonner.

Les choix faits par mes ancêtres provenaient de deux options reflétant les objectifs des gouvernements colonialistes. Abandonnez une réclamation d’indigénéité ou faire face à une ségrégation sur des terres qui étaient – sur papier – censé être réserver pour l’usage exclusif des Premières nations, mais qui sont rapidement devenues des prisons en plein air pour ceux qui ne pouvaient pas ou ne voulaient tout simplement pas assimiler.

Dans les années 1960, les choses ont semblés commencer à s’améliorer. Mais la génération de mes grands-parents avainet dû composer avec un grand sentiment de culpabilité.

Culpabilitésur leurs propriétés foncières, la culpabilité au sujet du vote. La culpabilité de leurs conditions de vie par rapport à celles de leurs cousins éloignés. La culpabilité de savoir qu’il existait des agents des Indiens, et la culpabilité d’avoir acquiescé à la ségrégation des Premières nations.

Trois, quatre et même cinq générations passées ont abouti avec l’élargissement du fossé entre les Métis d’ici et notre parenté dans l’ouest.

Dans les années 1980, certains d’entre nous savions que beaucoup de familles Inuit et des Métis dans l’Ouest avaient vécu un traitement similaire au traitement que nous avons vus dans les réserves où vivaient les arrières-petits-enfants de nos ancêtres des Premières nations.

Mon père et moi parlions souvent des inégalités des peuples autochtones. Avant l’Internet (ben oui, c’est arrivé!), cette connaissance était limitée à des contacts directs lors de voyages et vivant dans d’autres communautés. Les médias avaient rarement rapportées des nouvelles sur les conditions de vie des Premières nations, des Inuits et des Métis. Il n’y avait pas beaucoup de moyens pour obtenir des informations.

Je porte toujours la culpabilité de mon apparentée Métis et mes ancêtres Métis qui est multiplié par chaque génération qui ont été témoins des effets du colonialisme et de ses traumatismes résultant.

Nous avons renoncé à nos terrains de chasse et tout autre droits tacites résiduels aux gouvernements municipaux, provinciaux ou fédéraux dans les années 1970, parce que nous croyions que les gouvernements colonialistes agissaient dans l’intérêt collectif. Nous avions partagé nos traditions avec tout le monde – coloniaux ou non – parce que nous avons pensé que c’était la bonne chose à faire.

Nous aurions dû intervenir,

nous aurions dû faire plus.

Nous aurions dû résister.

Nous aurions dû dire «non»

Vers la fin des années 1970, il semblait que le plan de MacDonald a presque fonctionné. Li Gens Libres n’étaient plus.

Je ne jugerai pas mes grands-parents trop sévèrement, car je sais que sans recul, tout avait l’air bon, et qu’ils faisaient ce qu’ils pouvaient dans les circonstances que je ne pourrai jamais saisir pleinement.

Aujourd’hui et depuis un certain moment déjà, je travaille à réaffirmer l’indigénéité de mes ancêtres. Je le fais dans fraternité et en solidarité avec tous les peuples autochtones et les personnes qui ont souffert. Personnellement, je ne demande rien, mais j’offre mon soutien et ma compréhension des torts causés aux nôtres par le colonialisme.

Au nom de toutes nos relations.

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